Conakry, 17 avril 2025
La Fédération Guinéenne de Football (FGF) traverse une zone de turbulences sans précédent. Ce mercredi, la révocation de Bouba Sampil de son poste de président a été entérinée par les membres du Comité exécutif, lors d’une réunion exceptionnelle tenue à Conakry. Cette décision, motivée par des “dysfonctionnements graves dans la gestion de la fédération”, marque un tournant décisif dans l’histoire récente du football guinéen.
Selon des sources internes, les griefs portés contre M. Sampil concernent des choix unilatéraux, une gouvernance jugée opaque et un climat de tension croissant entre la présidence et certains membres statutaires. Bien que cette révocation soit pour l’instant qualifiée de “provisoire”, elle a reçu le soutien de la majorité des membres du Comex.
Dans l’immédiat, la direction de la FGF sera assurée par Sory Doumbouya, vice-président le plus âgé du bureau exécutif. Ce dernier aura la charge d’assurer l’intérim jusqu’à l’Assemblée générale prévue pour le 8 mai prochain, où une décision définitive sera prise.
De son côté, Bouba Sampil conteste vigoureusement cette décision, qu’il qualifie d’illégale et de non conforme aux statuts de la fédération. Il affirme avoir saisi les instances internationales, notamment la FIFA, pour faire valoir ses droits.
Cette crise a également provoqué une réaction ferme du ministère des Sports. Le ministre a exprimé ses réserves quant à la régularité de la procédure ayant conduit à la révocation, dénonçant un manque de transparence et rappelant que l’agrément de la fédération est désormais caduc. Il a, dans la foulée, suspendu toute reconnaissance officielle des décisions prises par la FGF jusqu’à nouvel ordre.
À quelques semaines des échéances continentales et de la reprise des compétitions locales, cette situation fragilise encore davantage une institution déjà minée par des conflits internes depuis plusieurs mois.
L’issue de cette crise pourrait bien redessiner durablement le paysage du football guinéen.
Mamadou Moussa Diallo