Dans le paysage cinématographique guinéen, rares sont les artistes qui osent dire tout haut ce que plusieurs murmurent en silence.
Mingo, comédien et réalisateur, invité de nos confrères de Kaback TV dans l’émission Lampoui, s’est exprimé sans langue de bois sur sa situation d’artiste et par ricochet, celle de nombreux acteurs du secteur.
« Je mentirais si je vous dis que mon métier me nourrit« , tel est le constat amer mais lucide, qui rappelle qu’en Guinée, loin de l’image glamour du septième art dans d’autres pays, être acteur est souvent un engagement de passion plus qu’un véritable métier rémunérateur.
Mingo aime son métier, il aime son pays, mais l’exercice de son art ne lui permet pas de vivre décemment. « Je n’ai pas le complexe de le dire et de le reconnaître. Je ne réalise pas des vidéos (films) qui me nourrissent. Par contre, je rencontre de bonnes personnes qui enrichissent mon réseau. Cela est une satisfaction”.
Pour certains artistes, le succès ne se mesure pas uniquement en termes de gains financiers, mais aussi en opportunités et en rencontres. Cela soulève tout de même une question cruciale, la reconnaissance sociale peut-elle compenser l’absence de rétribution financière ? A cela, Mingo soulignera : « c’est grâce au cinéma que je me suis retrouvé en face du président Mamadi Doumbouya. Cela est arrivé, pas parce que je suis le plus béni ou le plus malade, mais c’est grâce au cinéma ».